Le Monde.fr : à la Une

30/03/2010

"L'art est prétention"




Ce mois-ci, je vous propose un petit focus sur un artiste très connu: Benjamin Vautier.
En vulgarisant la culture, ainsi que la philosophie ( il se qualifie lui-même de "philosophe de bistrot")qu'il exprime à travers ses célèbres phrases, Ben s'est attiré le mépris du milieu artistique français. S'adresser au "public qui passe, et pas à une élite" lui a valu d'être isolé dans le paysage culturel du pays.

Le directeur du Musée d'art contemporain de Lyon, Thierry Raspail, prend à contrepied tout son petit monde, et propose, jusqu'à cet été, une rétrospective sur l'œuvre de l'artiste.
Pas trop tôt, me direz-vous: Ben, l'artiste le plus connu des collégiens et lycéens, a 74 ans.

Affamé de reconnaissance, habité par le désir d'être le plus grand artiste de son temps, Ben n'a pas peur du regard des autres. La tonalité "noire" de ses œuvres n'apparait qu'à la fin des années 60, jumelée à sa proximité avec le mouvement Fluxus, qui prône un artiste "proche de son public".

Ben détone, n'entre pas dans les cadres, se veut unique. Il le dit, la phrase qui marche le mieux, "Je suis unique au monde", il l'a écrite pour lui.
Il est un mégalomane conscient, et ne fait rien pour s'en défaire. Un personnage fascinant, en somme, en décalage avec son temps.
En dehors des cadres français, aussi. Comme il se plait à le remarquer, Andy Warhol, ou Keith Haring, ont su devenir des monuments. Les produits dérivés de leurs œuvres n'ont en rien altéré leur image, bien au contraire, ils en ont fait les figures de proue de la culture pop, partout dans le monde. Mais ils sont américains, pas français.

Pour tous ceux qui auront, d'ici juillet, la chance de passer à Lyon, ne ratez pas le "Strip-tease intégral de Ben" ( toutes les infos sur http://www.mac-lyon.fr )!!

Il m'est impossible de vous laisser sans vous poser la question, chers lecteurs;
L'élitisme est-il l'essence même de la culture? La vulgariser, est-ce nécessairement la vider de sa richesse?

En cas de commentaire, je me ferai un plaisir d'y réfléchir avec vous!


V.

24/03/2010

La touche du disquaire 2 : alors, on danse ?

Découverte pour moi, qui n'en sera peut-être pas une pour vous, et qui donne plus qu'envie de danser. Du hip-hop à la sauce électro, concocté par un jeune Bruxellois maestro de l'instrumental, qui y pose aussi sa voix avec des petits couplets affûtés, et des refrains qui risquent de rester en tête pendant des heures. Pour une fois qu'on comprend les paroles sans le regretter !

L'artiste en question, c'est "Stromae": ancien rappeur au crâne rasé, qui a relooké sa musique en même temps que sa garde robe. Aujourd'hui, c'est plus branché / Mika / gilet-chemise-noeud papillon-wayfarer.
Armé d'un clavier et un PC, il crée ses mélodies (pas uniquement pour lui d'ailleurs); il fabrique également ses clips, comme pour le morceau un peu barré "Up saw liz".
Roi de l'auto-promo, il diffuse ses "leçons de Stromae" sur le net, et monte aussi un titre pour se "faire du buzz".
On a pu l'entendre sur d'autres radios, mais c'est sur "le mouv'" qu'on l'entend en ce moment. Si ça, c'est pas la preuve qu'il est passé du côté des branchés...

SON CLIP :



et les liens vers ses sites officiels :

- myspace
- skyrock, où on trouve toutes les "leçons"
- le site
- et il a même une page facebook, avec tout plein de fans

G.

22/03/2010

L'idée politique du mois 4: Où va Sarkozy?








Vous en avez peut-être marre de ces élections. C’est même certain en fait. Je vais donc tenter de viser un autre objectif, et parler de ce qu‘elles vont engendrer.

Ce scrutin régional a pris la forme ( à tort ou à raison, c’est un autre débat, je pense personnellement que c’est une erreur) d’un référendum d’approbation ou de rejet de la politique du gouvernement Sarkozy ( quoi, il y a un Premier Ministre?). Le PS et l’UMP ont voulu en faire un débat national. Il ont évoqué durant la campagne des enjeux nationaux. Les conséquences ne seront donc pas régionales.
La « victoire du PS »( cette expression au lendemain d’une élection régionale, me paraît tellement antinomique, que je me permets de la mettre entre guillemets) est donc une vraie sanction à l’encontre du gouvernement en général, et, il me semble, du sarkozysme en particulier. Nicolas Sarkozy paye en cette fin mars non pas la conjoncture, la crise, etc. Non, il paye ses erreurs propres, et celles de ses conseillers, assurément. Il a voulu se mettre en première ligne, tout gérer, être l’arbitre, le chef de l’exécutif, sur tous les fronts. Il n’a aucunement fait le choix d’utiliser un Premier Ministre « fusible » comme beaucoup de ses prédécesseurs.
Certains parleront d’audace. Je pense plutôt qu’il se croyait vraiment capable de tout gérer, et de se faire réélire, en la qualité d’hyper président. Il se trouve désormais face à un vrai dilemme. Continuer, ou rompre avec tout ça?

Un rapide tour d’horizon historique nous rappelle une chose: les présidents réélus par les français sont au nombre de deux; François Mitterrand, et Jacques Chirac. Tous deux, à mi-mandat, ont été sanctionnés par un scrutin législatif. Tous deux ont en fait glané et remporté un second mandat en grande partie grâce à, respectivement, deux et cinq ans de cohabitation. Un Premier ministre de gauche, et si c’était ça, la solution pour Sarkozy? Nommer Martine Aubry Premier ministre. Oublier son rôle d’hyper président, et l’envoyer sur les dossiers « chauds », comme il se doit. Se cantonner à son rôle d’arbitre, se donner une nouvelle image. Pendant ce temps, il y a fort à parier que la gauche et sa chef de file se perdraient, et arriveraient en 2012 en position très délicate, avec non plus un bilan à critiquer, mais un bilan à défendre. Les rôles seraient inversés, en fait.

Claude Guéant a affirmé que Fillon ne présentera pas sa démission. Sarkozy ne changera certainement pas sa façon de faire, tout au plus, il donnera plus de poids à son Premier ministre actuel, tentant d’en faire, enfin, un vrai « fusible».


Cela ne sera sans doute pas suffisant, et si la gauche sait, dans l’année à venir, éclaircir la position de chacun en son sein, et pour les présidentielles, alors, Sarkozy sera très mal en point en 2012. Elle est peut-être là la victoire de la gauche; dans l’entêtement du président.


V.

20/03/2010

La critique ciné du mois 3: Le rêve italien, Michele Placido





Ce film de Placido est inspiré de sa propre jeunesse. Peut-être est-ce là que prend naissance le côté brouillon de l'œuvre: à vouloir transposer à l'écran ses souvenirs, que le temps a érodé, le réalisateur se perd dans les clichés de l'époque. 68, les révoltes étudiantes, les affrontements, les images d'archives, c'est du vu et revu. "Son" Romanzo Criminale jouissait d'un vraie force, on était aspiré par l'histoire. Là, on est plutôt aspiré par les longueurs, et les quelques scènes touchantes peinent à masquer le manque d'originalité du film.
Si "Il grande sogno" peut au mieux susciter, à mon goût, de la tendresse, cela tient à ses interprètes. Jasmine Trinca est sublime, et joue merveilleusement bien la jeune fille catho qui s'éloigne de sa famille, et se découvre petit à petit. Vraiment, cette jeune fille est à suivre, et le cinéma italien tient là une petite perle.
Luca Argentero est également séduisant, mais souffre encore une fois de son rôle: le gentil flic, qui tombe amoureux de la révoltée, etc etc.

Bref, un film à oublier selon moi. Si vous tenez à aller le voir, vous passerez un moment sympa grâce aux acteurs, et à quelques scènes attendrissantes, voire touchantes, mais n'en attendez pas plus du "Grand cliché italien".





V.

19/03/2010

La critique ciné du mois 2 : LOGORAMA

Plus le partage d'un coup de coeur qu'une véritable critique, voici le court-métrage qui (COCORICO !) a gagné l'Oscar: Logorama. Il est ici en VF, avec les vois d'Omar et Fred.



Logorama : Court-Métrage - Version Intégrale (VF/HD)

Réalisé par le studio français H5, Logorama met en scène 2500 logos en tous genres, comme l'expliquent les trois graphistes stars François Allaux, Ludovic Houplain et Hervé de Crécy, également primés à Cannes.

Une histoire d'ailleurs truffée de "clins d'oeil" et "clichés" comme se plaisent à l'expliquer les frenchies: la scène de l'action est Los Angeles, "cliché cinématographique", où surviennent des évènements typiques du film d'action / catastrophe. Ou encore: la planète "Pepsi" autour de laquelle gravitent tous les satellites de son groupe commercial !

Alors qu'on pourrait penser que le but de ce court-métrage est d'amener à réfléchir sur l'intoxication provoquée par la pub dans le milieu urbain, ou encore les risques de la société de consommation, les concernés ne se montrent pas aussi radicaux.

L'ambition de H5 était avant tout d'exprimer un "droit de réponse". Ils confessent avoir voulu se réapproprier un univers, un environnement qui nous appartient mais sur lequel nous n'avons plus aucune prise. Il ne s'agit pour eux ni d'une vengeance, ni d'un pamphlet anti-capitaliste. Il y a également derrière tout ça, la fascination pour le logo même: de son point de vue graphique ainsi que de la sur-protection dont il bénéficie, "plus intouchable que le pape". Reste à savoir si les fraîchement récompensés ne vont pas aussi remporter le titre de "fraîchement épinglés" pour avoir utilisé ces logos sans aucune autorisation.

G.

17/03/2010

"Le progrès: trop robot pour être vrai"





L’ère du robot-journalisme


S’il est bien une profession que l’on pensait à l’abri des nouvelles technologies, et du progrès de la science, le journalisme serait venu à l’esprit de nombreuses personnes. A commencer par les concernés.

Depuis peu, Infolab, une société américaine, a détruit cette idée.
C’est dans l’Illinois qu’est né, de l’imagination de deux professeurs, ainsi que de la compétence de deux jeunes diplômés, John Templon (27 ans, journaliste) et Nick Allen ( 25 ans, informaticien), Stats Monkey. Il s’agit d’une machine capable de créer un article de A à Z, en moins de deux secondes ( relevé d’information sur le net, traduction en langage informatique, recherche de vocabulaire journalistique dans une base de données, de figures de style, etc.). Bientôt, il saura même imiter le style d’un journaliste connu. Pour le moment, le but des chercheurs est de faire travailler The Machine sur les évènements sportifs, ainsi que dans la finance, et plus précisément la bourse. Les services de Stats Monkey seront bientôt commercialisés.

Un autre programme est déjà presque au point chez Infolab:

Intitulé News at Seven, il s’agit d’un système qui crée des journaux télévisés à la demande. Il suffit de sélectionner trois rubriques généralistes ( sport, politique étrangère, et cinéma par exemple). Le programme se charge de rechercher sur le net des informations récentes, d’en faire un condensé, d’y insérer des vidéos en rapport avec le sujet, puis, enfin, de traduire tout cela en fichier audio que deux personnages de dessin animé, Zoe et George, présenteront. Là encore, quelques secondes seulement sont nécessaires.

Six autres programmes sont en cours d’élaboration, et, plus que jamais, le robot s’installe dans notre présent.




Immense progrès, ou terrible danger?

Si créer une intelligence artificielle si complexe est assurément une prouesse scientifique, il convient de s’interroger sur la finalité de tout cela. Un prouesse scientifique, justement, est-elle forcément un progrès? A l’heure où la presse écrite est déjà en danger, et le journalisme une profession « saturée », l’arrivée de ce robot parait sonner le glas du métier. S’il restera bien sûr une part aux humains, concernant l’analyse et les reportages sur le terrain, elle n’en sera que minime. Et forcément menacée par les prochaines découvertes et avancées scientifiques.
Le journalisme est en danger, après que l’industrie aie déjà contracté ce cancer. Le chômage est au plus haut, tandis que nos usines tournent seules, que nos métros n’ont plus de tête, et que, demain, nos journalistes seront des machines.
Je crois vraiment qu’il faut sortir de cette idée selon laquelle la science n’est source que de progrès. Elle a déjà fait beaucoup de mal à l’humanité, et continuera d’en faire. L’héritage des années 70, et la révolution numérique nous poussent à faire aveuglément confiance à la technologie. C’est, je crois un grande erreur de l’Homme moderne.



Qu’en pensez vous?


V.

(titre-citation: Jacques Prévert)

16/03/2010

L'idée politique du mois 3 : le vote obligatoire ?


Arrivée en tête ce week end, grande gagnante des élections avec un taux record, c’est d’elle dont on parle le plus… l’ABSTENTION ! Bien qu’attendu, le taux d’abstention a battu un record pour des élections régionales.

C’est une phrase postée sur facebook qui m’a poussée à réagir : « A quand le vote obligatoire ? ». Pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt ?

Si on considère un certain point de vue, le problème de l’abstention à ces dernières élections viendrait du fait que les électeurs ne comprennent pas : on élit qui ? pour quoi faire ? ça m’apportera quoi ?
De là, deux conclusions ou plutôt trois : soit le système est trop complexe (ce qui pourrait aussi amener à débattre), soit l’électorat est idiot, soit il se désintéresse de la question politique. C’est seulement dans le dernier cas de figure que l’on pourrait envisager cette possibilité de rendre le vote obligatoire.
Je dis bien « pourrait », car il découle de cette solution d’autres problématiques. Dans le cas où le vote devient obligatoire, comment ferions-nous (qui ne sommes pas si bêtes finalement, si on ne vote pas, c’est pas forcément parce que le programme télé du dimanche est plus attirant que l’urne) pour exprimer l’insatisfaction générale face aux propositions politiques ou aux personnes politiques elles-mêmes ? « En votant blanc » me direz-vous. Oui, mais…

Le vote blanc n’est pas comptabilisé dans les scores, qui n’évoquent que les « votes exprimés ». Faut avouer quand même, comme le soulignait V., que ça ferait bizarre de dire que « blanc » a été élu au premier tour des régionales, avec la majorité absolue. Car le problème serait que tout les abstentionnistes d’alors votant blanc, plus tout ceux qui ont également voté blanc, personne ne serait élu.

Autre problème, si on ne donne pas de pouvoir au vote blanc, on le donne inexorablement aux extrêmes. Comme l’abstention dans le contexte actuel, le vote blanc non comptabilisé amènerait à élire, et peut-être au premier tour, des partis d’extrême droite notamment, comme le montrent les scores réalisés par ces partis marginaux, qui augmentent en cas de forte abstention. Le coup du « vote exprimé » une nouvelle fois, jouant en défaveur des partis de masse.

Peut-être que cela serait un véritable électrochoc pour la population, qui changerait alors de stratégie. Mais dans le cas où l’abstention est un véritable choix politique affirmé, c’est nier cette possibilité que de forcer l’électorat à voter par défaut. On est alors bien loin de la démocratie…
Et le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Le risque semble trop grand. De plus, V. a raison lorsqu’il dit qu’obliger à voter, c’est aussi aller contre le principe libertaire de la démocratie (oui, nous nous confrontons avant, celui qui gagne a le droit d’écrire l’article…). Et puis si je vais pas voter, on me fait quoi ? On m’envoie en prison ? On me prive de mes droits civiques ? On augmente mes impôts ?

Le problème du scrutin semble alors insolvable par le vote obligatoire.

Il semble donc que ce n’est pas le scrutin qui pose problème, mais ce qui l’entoure. On parle de « crise de la représentation politique », « détournement de la campagne et de ses enjeux » rappelant tous les scandales se faisant jour alors (l’affiche du FN, le candidat PS « dangereux récidiviste », etc.) ainsi notamment que le déplacement du débat au niveau national.
Heureusement, une petite réforme comme on en a la recette en France, va supprimer tout ça, et en 2014, on n’élira plus des conseillers régionaux et généraux, mais des « conseillers territoriaux ».
De la poudre aux yeux ?
Et sur la question du vote obligatoire : serait-ce viable selon vous ? et comment le sanctionner ?
G.

15/03/2010

La touche du disquaire 1 : Gaëtan Roussel, Ginger

Il est de retour!! Le chanteur du cultissime groupe Louise Attaque ( un des rares selon moi à faire l'unanimité chez toute une génération, quels que soient les goûts musicaux, qui n'a pas hurlé en soirée les refrains de J't'Emmene au vent, ou de Léa?....) se lance définitivement dans une nouvelle carrière solo, avec cet opus nommé Ginger !

En effet, comme du gingembre, c'est du jamais vu, de l'indéfinissable, du piquant, décevant parfois, mais ça vous emmène loin, et une soirée commencée avec un album comme ça risque peu de se terminer tôt!


Je vous rajoute l'extrait principal de l'album (à noter: "le clip est top"©, G.) , qu'on peut déjà entendre sur certaines radios! Il est dispo en écoute gratuite et téléchargement légal sur



Gaëtan Roussel - Help Myself (Nous Ne Faisons Que Passer)
envoyé par europavox. - Regardez la dernière sélection musicale.




V.

14/03/2010

Le coup de coeur de G&V : Tonino Benacquista








Voila le retour des livres sur le blog! Certains d'entre vous le connaissent déjà sans doute.
En la personne de Benacquista, on trouve un vrai maitre du roman policier moderne! Contrairement à ce que son nom laisse penser, il est bien français! Il est également scénariste, et même si on en parle peu, sont sortis de sa plume "Morsures de l'aube" réalisé par Antoine de Caunes en 2001, et "Sur mes lèvres" (co-écrit avec Jacques Audiard) , César du meilleur scénario la même année.

Côté bouquin donc, on vous conseille grandement les deux volets de la série "Malavita". "Quelqu'un d'autre", la Comedia des ratés", sont également géniaux!



De l'intrigue donc, et puis surtout de la psychologie, des personnages très complexes, de la subtilité, et une grande légèreté dans l'écriture!

A lire, sans faute!



V.

12/03/2010

Un site qu'on aime 1








Une nouvelle mini rubrique, pour faire découvrir ou simplement partager un site du web qu'on affectionne, un petit gadget virtuel, un bijou de graphisme...









Le premier choisi est un mini logiciel téléchargeable pour créer des photos "polaroidisées" à partir de photos numériques. POLA est gratuit, rapide à télécharger, très simple d'utilisation et existe en version windows/mac/linux.







+ le petit charme désuet du polaroid, l'ultra simplicité du software, la possibilité d'ajouter un petit texte, différentes langues disponibles


- aucune possibilité de modifier l'image créée (contraste, luminosité, teintes...)


Petit bonus : quelques clichés de mon day-trip à Birmingham

G.

10/03/2010

Culture Confiture 3

Si G. était Crésus, ça se saurait... Mais elle n'a jamais touché au Pactole

Je veux bien mais une nouvelle fois "Crésus", le "Pactole" et tout ça POURQUOI ???


Hum, hum, donc à l'origine il y a le dernier roi de Lydie -actuelle Turquie- qui a vécu au VIème siècle avant JC, dénommé Crésus donc et accessoirement très riche. Il tient sa fortune d'un fleuve regorgeant d'or qui traverse son royaume: le Pactole (du nom d'un personnage de la mythologie, qui s'y serait jeté pour se punir).


D'où vient cette propriété du fleuve, qui s'est aussi appelé Chrysorrhoas ("qui charrie de l'or")? Et bien nouvelle petite anecdote: le roi Midas avait reçu des dieux le pouvoir de changer en or tout ce qu'il touchait. Mais s'en trouvant très embarrassé -il ne mange plus, ne boit plus, ne b... plus ("bricole", évidemment)- il demande à en être débarrassé. On lui indique alors d'aller se rincer dans les eaux du fleuve, dont tout le sable se change en or.


Petit bonus: avec sa fortune, Crésus fait reconstruire une des sept merveilles du monde, le temple d'Artémis à Ephèse. Il offre également un lion d'or à Delphes, où il avait reçu un oracle de la Pythie.


A l'attention des intéressés: inutile de sortir les battées, les ressources du fleuve aujourd'hui appelé Sart çay, sont épuisées depuis le 1er siècle.
G.

08/03/2010

Comment ça roule, ma poule?


Ce weekend end, je suis allé rendre visite à G, dans son Angleterre froide et inhospitalière (il y faisait plus chaud qu’à Marseille, et j’y ai été reçu comme un Prince. Enfin, ça, on s’en fiche, passons!).
Après un périple mancunien, une dizaine de voyages, 6 mois de vie là-bas, des milliers de minutes en plein cœur de la circulation anglaise, c’est à l’arrière d’un taxi qu’est enfin venue la terrifiante question: « Mais pourquoi ils roulent à gauche, les anglais? »

Bouhhhh, pas bien G&V! Quel cliché! Ben ouais, mais en fait, vous le savez, vous? Nous non, alors, V est rentré avec la ferme intention d’éclaircir tout ça.




[ Qu’ont donc en commun le Royaume-Uni, le Japon, l’Irlande, le Pakistan, la Thaïlande ou encore l’Inde?
Leur sens de circulation! Contrairement à ce que l’on pense, les anglais sont loin d’être les seuls à rouler à gauche. En effet, pas moins d’un tiers des pays du monde a adopté ce sens. Je précise que tout cela concerne la circulation sur la route, et non celle des trains, qui est encore différente, et se soustrait donc à l’explication qui va suivre! ]


* Ce qu’en pense l’Eglise
On sait qu’elle a un avis sur tout. Il est donc improbable de prétendre être complet sans aller faire un tour du côté de notre cher clergé.
Eh bien oui, l’institution ecclésiastique a bel et bien édité sur le sujet! Le pape Boniface VIII (1235-1303) conseilla aux pèlerins de circuler à gauche de la chaussée! C’est donc durant près de quatre siècles que l’Europe à circulé de ce côté-là de la route, selon l’unique bon vouloir du Pape!


* « Miles, Equites, Napoléonorum »
Voilà la petite histoire que je recherchais! Du vieux, de l’improbable, l’habitude d’un cercle fermé qui se généralise au reste de la population, de la rivalité franco-anglaise, bref, tout y est! Il faut noter que c’est souvent cette explication-là qui est le plus souvent évoquée! Question d’esthétisme, sans doute!
Tout viendrait donc du Moyen Age. Les chevaliers se tenaient sur la gauche de la route, afin de sortir plus rapidement leur épée en cas d’attaque! Cela vaut pour les droitiers, qui étaient les plus nombreux! Cette explication est avancée également au Japon.
Mais pourquoi diable roulons-nous alors à droite, nous, français? Encore une fois, c’est le petit corse qui a laissé des traces… Napoléon Ier a en effet entrainé sa cavalerie à attaquer l’ennemi par la droite, ce qui provoqua une surprise immense pour l’adversaire! Il transposera cette tactique militaire à la vie de l’Empire, et en fera un vraie marque de fabrique sur tout le territoire. Plus encore, il exacerbera ainsi la rivalité avec les anglais. C’est comme cela que bon nombre de pays européens auraient adopté ce sens de circulation.



* Le Conestoga

Le Conestoga est un chariot américain inventé fin XVIIème. Sa conception a poussé le cocher à se placer sur le cheval de gauche de la dernière paire. Naturellement, on roulait donc à droite, afin de pouvoir surveiller le côté exposé lors des croisements plus aisément.
Le chariot devint célèbre en Europe, et le vieux continent continua donc de rouler à droite!
Les anglais poussèrent le conservatisme jusqu’à créer un autre chariot plus petit leur permettant de garder leur propre sens de circulation!


* Pour les pragmatiques

Le poste de conduite des premières automobiles se trouvait à droite. Les routes n’étant pas bien délimitées, la circulation se faisait à droite de la chaussée: durant un croisement, le conducteur pouvait juger de sa proximité avec le fossé et éviter un accident.
Plus tard, avec l’amélioration des routes, et de leurs délimitations, plusieurs pays ( la majorité) ont déplacé le poste de conduite à gauche. Ce serait notre cas, pas celui des anglais…


* Le bonus de G&V

=> Chaudes frontières!
Une question vous est forcément venue à l’esprit: que se passe-t-il lorsque deux pays au sens de circulation différents sont limitrophes? S’il aurait été intéressant de savoir ce qu’il se serait passé entre la France et l’Angleterre, la Manche en a décidé autrement! Alors, on pourra observer qu’entre le Pakistan et l’Afghanistan, ou encore entre le Laos et la Thaïlande, les conducteurs se voient forcés de changer de sens de circulation au passage de la frontière!! Ils doivent pas s’ennuyer les douaniers!


=> Les anglais ont lâché prise!
Oui, il y a bien une rue, à Londres s’il vous plait, où l’on roule à droite! Elle est petite, et mène à l’hôtel Savoy ( point de chute luxueux, et visiblement de goût, pour ceux que ça peut intéresser). La légende veut que les cochers aient pris l’habitude de changer de sens de circulation pour ne pas avoir à descendre ouvrir la porte à leur passager! Flemmards de britishs! Sinon, si vous voulez vérifier, la rue s’appelle -fort logiquement- « Savoy Court ».



V.
Illustrations: G.